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Chalade (La)
Vers 1120, deux moines bénédictins, Robert et Ricuin quittent l'abbaye Saint Vanne de Verdun pour s'installer sur un terrain donné par des châtelains de Vienne-le-Château, dans un lieu désert, La Chalade, au coeur de la forêt d'Argonne. Sur ordre de l'évêque, Ricuin se rend quelque temps plus tard à l'abbaye des Trois-Fontaines (Haute-Marne), fondée depuis peu par les cisterciens de Clairvaux (Aube) et obtient l'envoi de religieux. La construction d'une église est entreprise dès 1127. Elle est consacrée en 1132. L'abbaye s'enrichit au fil des ans de dons et legs. Une nouvelle église est bâtie entre 1320 et 1340. Les religieux entretiennent des verreries, des forges et des tuileries et mettent en valeur la Biesme, un affluent de l'Aisne.
L'institution de la "commende" en 1592 marque le début du déclin. Au cours des siècles, l'abbaye connut son lot de guerres, de pillages et d'épidémies. Elle fut même abandonnée de 1650 à 1657. L'église perdit plusieurs travées. A la veille de la Révolution, il ne restait plus qu'une dizaine de religieux qui avaient loué les bâtiments inoccupés à un gentilhomme verrier, Monsieur de Bigault de Parfonrut, qui se porta acquéreur du monastère à la vente des biens nationaux, le préservant de la démolition.
Laissée sans entretien, l'église menaçait de tomber en ruines au début du XIXème siècle lorsque son nouveau curé, l'abbé Chaput, entreprit sa restauration. Si l'abbaye transformée en poste de premier secours fut relativement épargnée en 1914-1918, alors que le village était détruit, elle subit de gros dégâts lorsqu'un chapelet de bombes tomba par erreur sur le cimetière attenant en 1940.
Tout l'édifice est bâti avec le grès siliceux des collines d'Argonne, la "gaize". Le chur pentagonal, inondé de lumière par de hautes fenêtres géminées, est flanqué de part et d'autre de chapelles qui forment les bras du transept. La décoration est sobre. Plusieurs vitraux sont des grisailles datant du XIIIème siècle et la rosace provient de l'abbaye Saint Vanne de Verdun. Trois dalles funéraires du XIIIème siècle rappellent que des chevaliers furent inhumés dans cette église.
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