Monthly Archives: juin 2018


Procès-verbal de l’Assemblée Générale (Piedra, 14 avril 2018)

Abbayes présentes : Piedra, Herkenrode, Morimond, ND du Bosquet, Koad Malouen, ND du Val, Tabosa, Alcobaça, S. Cristovao, Escaladieu, Coz, Tiglieto, Lorvao, Chiaravalle della Colomba, Collège des Bernardins, Heisterbach, Casbas, Oia, Villers, Beauvais, Valloires, Poblet, Clairvaux, Aumône, Fontmorigny, Valmagne, Vauluisant, S-Maurice de Carnoët, Preuilly, Roosendael, Logumkloster, Bierzwnik, Clairefontaine, Cordemois, Esrum, Pontigny, Fontfroide, La Prée, Montheron, Porta

 

Abbayes représentées : Fontaine-Guérard, La Clarté-Dieu, Loc Dieu, La Ramée, Beaupré, Noirlac, Cîteaux, Breuil-Benoît, Maulbronn, Schönthal, Bebenhausen, Bad Herrenhalb, Heiligkreuztal, Salem, Altenberg, L’Etoile, Grandpré, Herrevadskloster, Nydala, Skokloster, Askeby, Herkenrodehoeve, Langonnet, Le Relec, Timadeuc, Vignogoul, Marianova, Klobacz, Montederramo, Meira, Valeserena

 

40 abbayes sont présentes et 31 sont représentées. Le quorum nécessaire est atteint pour tenir l’Assemblée Générale Extraordinaire et l’Assemblée Générale Ordinaire. En préambule, il revient au Président d’honneur Jean-François Leroux de saluer la mémoire de membres récemment disparus : M. Daniel Legrand, qui a géré une petite abbaye avec des moyens extrêmement limités, Fontaine-Jean à côté d’Orléans ; M. Bernard Boucher qui avec son épouse a fait vivre la mémoire d’une abbaye aujourd’hui pratiquement disparue, Signy, dans les Ardennes, et enfin M. Nicolas d’Andoque, décédé voici quelques semaines, co-fondateur de la Charte. L’Assemblée a une pensée pour lui et en particulier pour son épouse Christiane et ses enfants.

AG extraordinaire

Rapport de Dominique Mangeot (verbatim)

L’objet de cette AGE est de vous demander de soutenir largement la résolution qui a déjà été votée à l’unanimité par votre CA lors d’un conseil extraordinaire qui s’est tenu à l’abbaye de Pontigny le 15 mars dernier. Cette résolution formule le souhait de modifier à titre temporaire sur une période s’étendant de cette AG de Piedra au CA qui suivra la prochaine AG de Timadeuc nos statuts sur deux points : l’élargissement du nombre de participants au bureau au-delà du nombre prévu par nos statuts et le gel pendant cette période temporaire, du mandat de président, de la composition du bureau et du CA et du nombre d’administrateurs.

 

  1. Pourquoi et comment en est-on arrivé à vous faire cette demande ?

Trois mots me viennent à l’esprit pour définir l’année qui s’est écoulée depuis l’AG de Noirlac jusqu’à celle de ce jour (à Piedra) : elle fut vécue pour ma part comme une année compliquée , tumultueuse et pleine d’incertitude au point de remettre en cause le maintien de la présence au sein de la Charte d’une partie importante de nos membres , et au final elle m’apparait aujourd’hui pleine de promesses pour et grâce à notre CA qui a su dépasser ses divergences et rester unis autour de François Launay pour tenter de proposer ces prochains mois une nouvelle étape de développement de la Charte à un niveau d’ambition comparable à celle des étapes précédentes.

J’en viens maintenant aux faits. Dans le trimestre qui a suivi notre AG de Noirlac en juin 2017, j’ai eu la désagréable surprise d’apprendre que mon état de santé m’obligeait à reconsidérer les responsabilités que j’assumais en divers domaines et en particulier la présidence de la Charte. J’en ai donc informé le bureau et le CA et nous avons ouvert un processus d’élection qui s’est déroulée le 4 octobre dernier. François Launay, sur la base de ce qu’il a présenté comme un programme d’orientation a été élu confortablement. (2 abst/13 pour / 3 contre) par le conseil d’administration. Si tôt après, l’élection d’un bureau par le même CA qui ne correspondait pas à la demande du nouveau président a été le facteur déclenchant et révélateur d’une crise profonde qui a failli détruire l’unité de la Charte. Cette incohérence ressentie par une partie du CA a eu pour conséquence de tous nous interroger. Était-il légitime et conforme à nos pratiques de voter largement pour un président et de la désavouer quelques minutes plus tard à propos de la composition du bureau qu’il proposait ? (à savoir un bureau restreint à minima de 4 membres, qui aurait été complété ultérieurement en fonction des futurs objectifs de la Charte).

A partir de cette contradiction s’est enclenchée toute une succession de faits incluant la démission de François Launay (remise en question par une lettre suspensive le lendemain), la prolongation souhaitée à l’unanimité du CA de mon mandat de président ce que j’ai accepté de faire , puis quelques jours plus tard la réception de lettres officielles des abbayes allemandes puis des abbayes bretonnes, (soit une quarantaine d’abbayes membres) insistant sur leur incompréhension, les conduisant à considérer leur retrait de notre Charte, et me demandant avant de le confirmer , d’assumer une médiation acceptable par une majorité du CA. J’ai également pu mesurer ces derniers mois, au travers de différents courriels ou contacts téléphoniques avec plusieurs de nos membres faisant ou non partie du CA combien ils étaient inquiets de la tournure des évènements et du risque d’éclatement de la Charte.

Je me suis donc mis au travail avec l’espoir d’apporter une solution qui préserve l’unité de la charte en dialoguant avec tous les membres du CA qui le souhaitaient , en faisant appel au Comité des Sages (comité des fondateurs et du président d’honneur dont nos statuts prévoyaient qu’il se réunisse en cas de difficultés majeures) en approfondissant le pourquoi et le comment des questions en suspens et en rédigeant une proposition de médiation respectueuse du droit ,équilibrée au regard des différences d’opinions exprimées et qui n’exclue personne et en conséquence susceptible d’être soutenue par une majorité des membres du Conseil d’administration. Tout a été mis sur la table avec l’intention d’éviter le double piège soit d’agir en autocrate soit de ne pas agir en laissant se développer les conditions d’une discussion sans fin qui aurait été destructrice pour la Charte.

Ce processus nous a permis de sortir de cette crise qui paralysait notre CA, le rapport de médiation et la résolution qui en découlait ont été acceptée et votée à l’unanimité le 15 mars dernier, et nous avons pu enfin retrouver la sérénité collective nécessaire pour amorcer une nouvelle réflexion.

  1. Au-delà de ce processus de médiation, quelles réflexions peut-on tirer de cette crise ?

Une crise est toujours révélatrice d’opportunités et je suis convaincu que celle-ci s’inscrit dans la logique de développement de toute entreprise humaine. Je crois profondément que celle-ci va nous permettre de tourner la page écrite par les fondateurs non pas qu’ils aient démérités mais par ce que nous sentons bien au stade de développement qui est le nôtre aujourd’hui, qu’il nous faut franchir une nouvelle étape. La difficulté est que nous n’avons pas tous la même vision du devenir de la Charte ni la même vision de la manière d’assurer son leadership.

Pour ce qui me concerne, je suis très attaché à ce qu’elle évolue tout en respectant ce qui a fait jusqu’alors notre force et notre attractivité :

Notre Charte est originale par ses objectifs (la valorisation du patrimoine cistercien), par sa composition (actionnariat et statuts variés), par la diversité de ses champs d’action (network européen sur des thématiques culturelles, sociales, religieuses, historiques, économiques, environnementales, …). Elle s’est construite sur quelques idées simples : la proposition de services (stages de formation, media d’intercommunication tels les livres, documents, news, cister.eu, …), le rassemblement autour de valeurs partagées (Charte des valeurs signée par tous les membres), des rencontres régulières (AG, voyages post AG réunions thématiques et/ ou régionales), l’ensemble géré d’une façon bénévole et avec l’ambition d’une certaine convivialité. Tout cela nous a conduit à ce que nous représentons aujourd’hui après 25 ans d’existence, environ 200 sites (160 à 230 ?) issus de 12 nationalités européennes rassemblées dans une association de droit français (loi 1901) qui se réfère à des statuts régulièrement actualisés (ces dix dernières années à Alcobaça puis Clairefontaine et aujourd’hui sans doute à Piedra).

Je trouve nécessaire que la Charte comme toute entreprise humaine, évolue et adapte ses objectifs, sa manière d’opérer et de communiquer, et ses statuts aux réalités actuelles, mais à la condition de ne renier ni ses valeurs, ni son histoire ni ses racines fondatrices.

Après l’ère des fondateurs place maintenant aux développeurs. C’est le défi que va relever François Launay avec l’aide du bureau et le soutien du CA.

  1. Conclusion

Votre CA et moi-même comptons sur un large soutien de votre part. La résolution que nous vous demandons de soutenir par votre vote dans cette AGE, je vous le rappelle, est issue du rapport de médiation présenté au CA du 15 mars dernier, qui a déjà été accepté et voté dans son intégralité (exception faite d’une légère modification sur la durée de la période transitoire), à l’unanimité des membres du CA présents ou représentés.

  • parce qu’elle réintègre tous les membres du CA dans un processus positif
  • parce qu’elle n’exclue personne en appelant tous les membres du CA volontaires à intégrer le bureau et
  • parce qu’elle nous garantit une période de stabilité indispensable pour nous atteler tous ensemble au travail de fond dont la Charte a besoin pour évoluer et préserver son unité.

Merci de votre attention.

Echanges

 

  • David Colling (Clairefontaine) : cette explication était nécessaire pour que l’AG puisse essayer de se positionner en connaissance de cause. Deux questions sont posées. Pourquoi le gel du CA dans son nombre ? Sachant que plusieurs membres avaient postulé pour être membre du CA cette année, est-ce qu’on gèle ou on refuse leur demande de candidature ?
    • Dominique Mangeot a essayé de donner sur le récit de cette crise ce que pouvait être une position moyenne. Il est bien clair que l’AG a droit à une information complète, et pour la bonne règle il tient une quarantaine de feuilles à disposition de tous ceux qui le souhaitent. La proposition formulée tente de passer d’une position de combat à une position unanime.
    • Sur les deux questions posées :
      • Oui, dans la période qui s’étend jusqu’au CA qui suit Timadeuc, la résolution demande le gel du nombre d’administrateurs : c’est le temps d’une stabilité pour travailler dans la sérénité et faire évoluer la Charte dans différents domaines. Lors du dernier CA de deux jours à Pontigny, une première mise à plat a eu lieu sur les statuts. Pourquoi être 18, et pas 42 ou seulement 2 ? Tout cela doit être discuté
      • Quant aux personnes qui ont déjà frappé pour être membres, il existe déjà un relais de communication pour éviter que des pays qui n’ont pas d’administrateurs au CA soient isolés : Piedra (Espagne), Alcobaça (Portugal), Tiglieto (Italie), et à présent Bierzwnik (Pologne), font déjà comme observateurs le relais des abbayes de leur pays auprès du CA. Et si un observateur ne vote pas, il participe activement au débat, et le CA travaille toujours dans une logique de consensus, et non de majorité contre opposition. Personne donc n’est refusé comme candidat administrateur, mais il faut d’abord faire le point sur la révision de nos statuts.
    • Michel Latour, Président des Amis de Morimond, rappelle qu’il ne fait pas partie du CA et dit avoir appris ces péripéties douloureuses il y a un mois. Après un mouvement de peur à l’idée que la Charte ne disparaisse, il est heureux d’apprendre qu’une issue a été trouvée à la crise et dit sa confiance au CA.
    • Walter Osswald (Lafoes) n’a pas d’opinion faite sur la proposition de modification des statuts. Ce qui l’intéresse, c’est de dire qu’on a besoin d’une révision plus large des statuts et que, pour cela, il est nécessaire d’avoir une AGE en Bretagne, ouverte à la collaboration de tous les adhérents quant aux propositions, de façon à ce que le Bureau et le CA puissent faire voter l’AG à Timadeuc. Il y a des problèmes qui doivent trouver des solutions, et il faut faciliter les communications. La communication du Bureau avec les adhérents est inexistante en dehors des AG. Le Bureau devrait envoyer régulièrement des infos. Bureau et CA ne connaissent pas les questions et les solutions des membres. Avec les statuts présents l’AG peut choisir les administrateurs et c’est tout ; il n’y a pas d’influence sur le Bureau. L’AG devrait pouvoir faire l’élection des responsables du Bureau. Il sait bien que les Bureaux successifs ont fait ce qu’ils pouvaient, en tant que bénévoles et avec une importante charge de travail. Mais ça peut devenir bien meilleur si, un ou deux mois avant l’AG de Timadeuc, on peut voir les infos et les retours des membres.
      • Dominique Mangeot répond que la question est pertinente, mais que notre association répond avec ses moyens : l’AG élit des administrateurs qui sont censés représenter la diversité. C’est effectivement une forme de démocratie représentative. Parfois la communication est suffisante (ex. la Charte des valeurs a été faite par le biais de consultations régionales), parfois pas. C’est à son opinion le système représentatif qui marche le mieux. Par contre il est bien d’accord pour qu’il y ait une communication améliorée. A Pontigny, comme François Launay l’expliquera, un atelier a été mis en place consacré à la communication, à charge pour les responsables de cet atelier d’aller vers la base. C’est le même processus pour les statuts. Mais chaque membre a toujours la possibilité de faire des propositions sur tel ou tel sujet. Il conseille donc de prendre contact avec les cinq personnes en charge de l’atelier communication, ça aidera leur travail.

 

Résolution sur la modification des statuts

  • Michel Dubuisson rappelle en préambule que ne peut prendre part aux votes qu’un seul représentant par site en ordre de cotisation
  • Résolution : L’Assemblée Générale extraordinaire de l’association Charte européenne des abbayes et sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018, confirme le vote à l’unanimité par le Conseil d’administration de la proposition présentée par Dominique Mangeot, président en exercice au 15 mars 2018, dite “Option B amendée”, faisant suite à son rapport de médiation (Cf. Courrier aux membres du CA : médiation et propositions – 17 février 2018), et modifiant l’article 3 de nos statuts, deuxième paragraphe du 3.3., selon la rédaction suivante : « Le bureau est composé du président, du vice-président, du secrétaire et du trésorier, ainsi que de l’ensemble des autres membres du Conseil d’administration qui l’ont souhaité. Le terme du mandat du président, celui de cette nouvelle composition du bureau, ainsi que le blocage du nombre d’administrateurs à dix-huit ne pourront être modifiés avant le Conseil d’administration qui suivra l’Assemblée Générale de Timadeuc (France) se déroulant en 2019. »
  • Sous réserve du décompte des pouvoirs à confirmer, les résultats suivants sont annoncés : 40 abbayes présentes physiquement, 31 pouvoirs au vue des pièces paraphées [33 annoncés], soit 71 abbayes présentes ou représentées après confirmation. La majorité s’établit donc à 36 suffrages après confirmation.
    • 4 abstentions
    • 11 votes contre de la part d’abbayes présentes + 11 votes liés aux pouvoirs [14 annoncés], soit un total de 22 votes contre [25 avant confirmation]
    • 45 se prononcent favorablement [44 avant vérification]
  • La modification statutaire est approuvée.

AG ordinaire

 

Rapport moral du Président François Launay (verbatim)

Dominique vous a expliqué nos difficultés. Vous avez adopté la résolution permettant à la Charte de fonctionner et d’éviter l’éclatement. Je ne reviendrai pas là-dessus.

Dominique Mangeot a été désigné comme président d’honneur de la Charte et demeure membre de notre Conseil en tant que représentant de l’abbaye de Fontmorigny. Je veux ici lui rendre, en votre nom, l’hommage sincère que nous devons à l’un des fondateurs de la Charte. Voici bientôt trente ans, son opiniâtreté, sa pugnacité à développer notre association en Europe tout en préservant nos valeurs et nos principes fondateurs, sa détermination à protéger notre cohésion constituent un bel exemple sur lequel je m’appuierai durant le mandat que j’entreprends.

Cette année écoulée depuis notre AG de Noirlac aura été une étape de transition. Une étape compliquée, mais s’il y a une chose bien claire, c’est que la cohésion retrouvée de votre Conseil d’administration est aujourd’hui face à une obligation, non seulement d’intentions, mais une obligation de résultats.

C’est ce à quoi nous allons nous efforcer dans les mois et années qui viennent. Vous avez un Conseil d’administration qui est décidé à agir ; il faut s’en féliciter et l’encourager.

Prenons alors positivement cette sorte de catharsis dont vous avez été épargnés. Elles nous obligent à nous poser les bonnes questions et à trouver les bonnes réponses.

S’est-il agi d’une crise de croissance ? Dans un certain sens, oui !

Effectivement, la Charte n’est plus seulement une amicale réunissant quelques passionnés. Notre association s’est développée en nombre et son extension géographique est une réalité ; des tensions n’ont donc rien d’illogique.

Mais, correctement gérées, je veux croire que tout cela s’avèrera positif dans le temps, pour peu qu’on sache les transformer en ressources fécondes au service de l’ensemble des sites adhérents.

Aujourd’hui, quel doit être l’objet de toute notre attention ?

Reconnaissons qu’après ces presque trois décennies d’existence, nous bénéficions de solides piliers sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour préciser nos orientations et notre mode d’organisation.

Ces piliers sont résumés dans l’énoncé des sept valeurs de notre Charte, et dans une série de principes qui structurent nos actions.

En soi, ces valeurs — la préservation du patrimoine cistercien ; sa valorisation ; le respect de l’esprit des lieux dans une approche laïque ; l’éducation ; la recherche ; l’échange, le partage et la transmission — tracent des perspectives, car elles identifient notre raison d’être et d’agir.

En les prônant – sans aller jusqu’à les prêcher – nous nous définissons vis-à-vis de nous-mêmes comme au regard des tiers. Ces valeurs ne sont pas à prendre au sens d’un trésor sur lequel on s’endort ; il serait plus juste de les prendre au sens de règles et de moyens qui n’ont d’intérêts que si nous en faisons fructifier tout le potentiel qu’elles recèlent.

Autrement dit, ces valeurs ne sont pas des dogmes fermés, mais des repères ; des repères pour cadrer nos actions autant que pour asseoir notre dialogue avec tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont concernés par notre objet associatif.

Mais, ce qui fait sens au sein de la Charte ne se résume pas aux seules valeurs. Notre organisation s’appuie sur un certain nombre de principes :

— Le principe d’indépendance : la Charte ne soumet pas son action aux désidératas d’organisations tierces ou d’intérêts particuliers, qu’ils soient collectifs ou individuels, idéologiques ou autres.

— Le principe d’égalité : tous nos sites adhérents sont égaux en droit et en devoir. Aucun privilège ne pouvant et ne devant être accordé du fait d’un statut distinctif de propriété, de la taille d’un monument, de son degré de conservation, ou de sa position dans les filiations, etc.

— Le principe de non-ingérence : l’association garantit à ses adhérents sa parfaite neutralité dans les affaires des sites, à la réserve près que leurs pratiques soit en concordance éthique avec nos engagements, et qu’ils ne nuisent pas de manière directe ou indirecte à la Charte – ce qui évidemment pourrait remettre en cause leur adhésion ou du moins la suspendre.

— Le principe européen : la Charte s’inscrit dans l’histoire cistercienne. Elle est donc européenne, non au sens institutionnel, mais au sens continental du terme. Notre objet patrimonial est dissocié des États et des nations actuels sur les territoires desquels le monde cistercien s’est bâti. Autrement dit, nos adhérents ne représentent pas dans l’association le patrimoine matériel et immatériel français ou suisse ou polonais, ou que sais-je. Pour la Charte, il n’y a donc pas d’intérêts singuliers liés à l’appartenance à tel ou tel pays, il n’y a que des sites historiques cisterciens européens ; sites qui ont adapté le modèle global de l’Ordre aux conditions matérielles des territoires sur lesquels ils s’implantaient. L’enjeu pour notre association tient justement au fait que l’histoire cistercienne dépasse les simples frontières (sans les ignorer) et qu’elle doit intégrer l’interculturalité contemporaine pour mieux la dépasser. Là est notre vocation, où que nous nous situions sur notre vaste continent.

— Le principe du service et du bénévolat. Nous avons un devoir de service à l’égard de nos mandants. Chacun doit l’assumer selon ses moyens et ses possibilités. Considérons qu’être administrateur, président ou autre, est avant tout une charge et des responsabilités. S’en tenir à cette règle éthique de bon sens doit nous guider.

Ces valeurs et ces principes sont solides. Grosso modo elles font consensus. C’est en quelque sorte notre ADN profond ; le socle de notre éthique patrimoniale en regard des abbayes et sites cisterciens que nous gérons. Reste simplement à les avoir en tête, et les rappeler à tous de temps en temps, et en particulier lorsque des candidats se présentent pour solliciter leur adhésion à la Charte.

Ces valeurs et ces principes sont également précieux lorsqu’il s’agit, comme actuellement, de procéder à nos choix d’orientation. Car, ne nous y trompons pas, c’est cette éthique associée à notre réseau qui constituent la force de notre association.

Défendre nos valeurs et nos principes, agir dans l’intérêt de nos adhérents, développer en Europe une Charte en réseau, voilà la ligne de conduite que je me suis fixée. Je l’avais exposé en août dernier lors de ma candidature à la présidence, dans un document intitulé “Agir en Europe pour une Charte en Réseau” ; il sera bientôt disponible sur notre intranet, et chacun pourra le consulter. Ce n’est pas une bible, c’est une contribution au travail de réflexion du Conseil d’administration sur nos orientations ; travail que j’avais souhaité mettre en route dès mon élection.

Dominique et moi-même avons proposé au CA de travailler selon quatre grands chapitres :

‒ Les projets stratégiques et les coopérations inter-abbayes

‒ L’état du réseau, nos adhérents et notre capacité de financement

‒ Notre organisation et les incidences sur nos règles de fonctionnement

‒ La communication interne et externe et les services aux adhérents

Cette démarche collective a été engagée les 15 & 16 mars dernier à Pontigny. Chaque administrateur a pu exposer ses idées et ses observations. Les rapporteurs des quatre chapitres ont remis à tous les conseillers leurs synthèses, ainsi qu’aux observateurs.

Nous en sommes là. Dans les mois qui viennent, la prochaine étape consistera pour chaque atelier à travailler plus en profondeur pour qu’émergent dans chaque domaine des projets étayés.

D’un point de vue pratique, chaque atelier devra évaluer les suggestions actuelles et présentera au CA des choix argumentés. Nous travaillerons à partir d’une grille de sélection fondée notamment sur quelques critères clés. Par exemple :

— La conformité à nos valeurs, principes et règles,

— La détermination d’un ordre de priorité,

— La faisabilité en termes de ressources,

— Les conditions de mise en œuvre et de suivi,

— La durée de l’action, sa planification, ses responsables, etc.,

— Les résultats attendus en termes de retombées et la méthode d’évaluation retenue. Une première mise en commun par l’ensemble du Conseil est programmée pour juillet prochain. Je voudrais maintenant vous livrer quelques commentaires personnels afin de mettre en perspective ces quatre grands chapitres.

Le chapitre 1 « projets stratégiques et coopérations inter-abbayes » porte en filigrane la question de la qualification de notre réseau, de sa réalité, de sa portée, de la solidité des liens qui assure sa cohésion, de ses faiblesses et de ses forces, de son organisation et finalement de son devenir. Ce réseau constitue un acquis ; à charge pour nous de le préserver et de le rendre plus vivant encore.

Quel est notre souhait : qu’un maximum d’adhérents puisse trouver leur place dans notre réseau associatif et y tisser les liens qui s’accordent avec leurs propres stratégies patrimoniales.

Une évidence, certes. Mais est-ce la réalité ? Faisons preuve d’humilité : beaucoup de choses restent à faire.

Statistiquement parlant, nous savons qu’en moyenne seuls 30 à 40 % des adhérents ont des liens forts avec la Charte : participation plus ou moins régulière aux AG, envoi de stagiaires aux formations, contributions au Bulletin, évènements locaux sous le signe de la Charte, échanges directs avec le Président, etc.

J’observe que dans beaucoup de cas, ce lien fort est essentiellement vertical. Un site peut très bien avoir des participations fortes, mais méconnaître les sites implantés dans son environnement immédiat.

Ainsi, près des deux tiers de nos adhérents ont plutôt des liens faibles avec la Charte. C’est beaucoup ! Certes, il y aura toujours une partie des sites qui adhèreront uniquement pour montrer leurs sympathies vis-à-vis d’une idée, voire d’un homme-clé. Mais, la forte proportion actuelle pose problème si nous souhaitons dépasser le stade de l’amicale et accentuer la dimension associative de la Charte.

Comment et dans quelle direction devons-nous amplifier nos efforts pour réduire l’écart entre liens forts et liens faibles ?

Par nature une association est un réseau de fait. En s’élargissant comme c’est le cas aujourd’hui, ce réseau ne peut perdurer sans que se tissent entre ses membres des liens multiformes aux contours complexes. En se concrétisant autour de projets, ces liens librement noués stimulent autant l’intelligence collective que les facultés d’initiatives et la créativité.

Pour être tangible, le réseau Charte doit privilégier les coopérations autour de défis communs, petits ou grands. En même temps, les liens dynamiques d’interdépendance les plus divers qui se tissent, se font et se défont, rendent le réseau vivant.

Et si la cohésion globale du réseau s’avère indispensable, elle ne signifie pas uniformisation de l’action, mais unité dans la diversité. Autrement dit, loin de nous l’idée qu’il y ait un modèle à reproduire.

À chacun de prendre les initiatives qui lui semblent les plus à même de construire du lien associatif avec d’autres adhérents. À la Charte d’offrir à tous les moyens de les mettre en valeur dès lors qu’elles sont à même d’enrichir l’expérience collective.

Tournons-nous un instant vers l’histoire cistercienne. Peut-être l’organisation des filiations et les principes régissant leurs relations sont-ils à même d’enrichir notre réflexion ?

L’Ordre de Cîteaux, tel qu’il se structure à ses débuts, est un réseau arborescent autorisant la circulation des hommes et des connaissances grâce à de subtils équilibres de pouvoirs. Si elles sont autonomes, les abbayes qui couvrent alors les territoires d’Europe sont en effet intimement reliées entre elles par un maillage solide qui irrigue l’ensemble.

C’est la raison pour laquelle, même aujourd’hui encore, on ne peut pas réduire chaque ensemble monumental à leur seule unité, comme s’ils étaient isolées ou uniques. Elles formaient un tout vivant, contribuant autant à la dynamique de chaque monastère qu’à celle de l’Ordre. C’est ce qui constitue un aspect clé de la singularité de ce patrimoine en Europe.

L’idée de route cistercienne est donc beaucoup plus qu’une sorte de guide pratique pour touristes avertis. C’est une réalité inscrite dans les gènes de ce patrimoine dès les premiers temps de l’Ordre. Cette route traduit l’originalité des adaptations aux cultures locales de chaque monastère dans le cadre d’une unité globale, définie, stimulée et protégée par des règles générales simples et stables.

À l’image d’une empreinte multiséculaire indélébile, ces liens implicites relient, encore aujourd’hui, les territoires au continent européen.

Loin de nous la prétention consistant à vouloir reproduire ce qui s’est fait dans d’autres contextes historiques.

Pour autant, nous pouvons en tirer parti de cet ancrage et de ces liens qui relient les sites entre eux, à la fois sur les territoires et à travers le continent.

Imaginer que le réseau Charte se conçoive comme une sorte de monolithe est une fiction. Imaginer qu’il se forge et se renforce par le haut en est une autre ; cette étape nécessaire n’est plus d’actualité. Pour l’essentiel ce sont les liens qui se noués entre les abbayes et les sites qui nourriront le réseau Charte. C’est le déploiement d’une multitude de micro-réseaux qui assurera la transition entre une amicale réunissant des passionnés et une association européenne active sur le terrain.

Autrement dit, la Charte pour s’ancrer durablement dans le paysage culturel européen se doit d’être un réseau de réseaux, à la fois dynamique et se bâtissant dans le temps long.

Le rôle des instances de la Charte, de son président, de ses administrateurs n’est rien d’autre que d’initier ce mouvement et de l’accompagner. Et si nos instances s’engagent à piloter des opérations stratégiques, elles doivent les concevoir dans cette optique et avec ce but. C’est tout l’enjeu de nos réflexions actuelles sur ce sujet.

Bien évidemment, si nous pouvons prendre cette direction en 2018, c’est que nous pouvons nous appuyer sur un ensemble d’acquis.

Avec des moyens limités et grâce au bénévolat et à quelques prestations rémunérées de sites (Villers et Clairvaux), l’association offre aux sites adhérents des outils : bulletin trimestriel, site web, application mobile, formations en français et allemand, carte de la France cistercienne, etc.

Par parenthèse, notez que l’année tumultueuse que nous venons de traverser n’a pas empêché le “Bulletin de la Charte” comme l’internet d’informer ses lecteurs. Les liens avec les Itinéraires culturels pilotés par le Conseil de l’Europe ont été maintenus. Michel Dubuisson, notre secrétaire, vous en parlera tout à l’heure, et nous pouvons l’en remercier ici.

N’a pas été bloquée non plus la rentrée des cotisations. Remercions-en Gérard Beureux, notre trésorier.

L’intranet, comme outil de communication interne et d’assistance à la gestion, devrait être opérationnel d’ici la prochaine AG. C’est le fruit d’un travail collaboratif que j’ai conduit avec les abbayes de Villers et de Clairvaux.

Si nos outils doivent être améliorés et adaptés, de nouveaux services peuvent être imaginés. C’est l’objet du chapitre 4 du travail amorcé au sein du Conseil. Fermons la parenthèse…

Sans une connaissance pointue du réseau Charte, il serait difficile de prendre des initiatives réalistes. C’est l’objet du chapitre 2 des réflexions au sein du Conseil portant sur « L’état du réseau, nos adhérents et notre capacité de financement des actions ».

Disposer d’une typologie fine de nos adhérents est incontournable. Une telle photographie doit nous permettre d’évaluer les niveaux réels d’adhésion, autrement dit d’identifier les liens faibles, et les situer géographiquement.

On ne peut exclure d’utiliser le moyen d’un questionnaire axé sur la perception et les éventuelles attentes que ces adhérents ont vis-à-vis de la Charte.

Mais une prise de contact physique avec eux, si elle s’avère plus coûteuse en énergie serait bienvenue, et réserverait probablement quelques bonnes surprises.

Fort des résultats attendus, nous devrions être à même de prendre un certain nombre de décisions. Étant donné le nombre potentiel d’adhérents concernés, c’est une question que l’on ne pourra esquiver longtemps.

Dans une association comme la nôtre, le lien humain est essentiel. Si le CA doit prendre des initiatives, ce sera à nous tous de trouver localement ou régionalement la bonne approche, car il n’y a pas de recette magique. Toutes sortes de formes de contacts peuvent être entreprises ; l’important c’est qu’ils débouchent sur du lien fort, notamment horizontal.

L’organisation régionale peut être favorisée, au sens de région ou de Land, mais également de petits pays. Elle a deux avantages : la proximité relative des sites et dans certains cas, la langue parlée. Unité géographique et langue sont deux éléments essentiels constitutifs des cultures et facilitent le dialogue.

Cette approche permet des déplacements plus aisés et des économies. Pour autant, elle implique un bornage très rigoureux de notre organisation, car cela touche au fonctionnement profond de l’association et les écueils possibles sont importants : développement de tendances centrifuges, risques de division et guérilla autour des cotisations.

Faut-il aller dans cette direction ? Ce travail d’évaluation est essentiel et nous aidera dans nos choix. Il n’est pas non plus sans impact sur notre budget.

Plus de dix années que le niveau des cotisations n’a pas bougé, ce qui implique une baisse non négligeable en vertu de l’inflation. S’il n’est pas question de les augmenter cette année, nous devrons prendre des décisions en 2019.

Comme je l’ai indiqué, le chapitre 3 de nos réflexions porte sur le fonctionnement et notre organisation, avec les incidences éventuelles sur nos statuts et nos règles.

Voilà bien un sujet délicat à tous égards. Rien d’illogique puisque ce domaine vise à clarifier les compétences et à réguler le fonctionnement associatif. Bien évidemment, personne n’est naïf au point d’ignorer que la question du pouvoir est généralement en embuscade. Dans nombre d’associations, il est souvent l’objet d’une focalisation superlative.

Nos statuts – de droit français – ont été amendés plusieurs fois : Alcobaça en 2009 et Clairefontaine en 2014, notamment.

Jusqu’à une période récente, nos statuts et nos règles non écrites nous ont permis de fonctionner sans trop d’à-coups. Il s’est avéré qu’elles offraient des fragilités, possiblement interprétées comme des opportunités, mais allant clairement jusqu’à menacer de péril des pans entiers de ce qui avait été édifié avec patience depuis des décennies.

Si faire progresser nos règles est une affaire sérieuse, il vaudrait mieux ne pas se tromper d’approche.

Nos statuts et nos règles ont pour vocation première de nous permettre d’assumer notre objet associatif, tel que décrit notamment dans le préambule des statuts et la charte des valeurs.

La réalité, c’est que nos statuts ont plutôt correctement fonctionné jusqu’à l’an passé, parce que la pratique associative avait bâti en complément un ensemble de règles pratiques de fonctionnement. Or, ces règles, pour l’essentiel sont demeurées, soit non écrites, soit implicites.

Disons que ce caractère formel, non gravé dans le marbre, de certaines règles pouvait mettre en difficulté notre fonctionnement dès lors que le contexte changeait.

Mais, s’il faut en coucher certaines sur le papier, au nom de quoi ou de quels intérêts modifier en profondeur l’esprit de nos règles ?

Il me semble donc particulièrement important d’avoir en tête l’ensemble des enjeux.

Comme toute association dont le contexte évolue, son mode d’organisation et ses règles (écrites et non écrites) doivent être adaptés, voire transformés. Si ça coule de source, cela signifie que les évolutions futures de nos règles de fonctionnement – statuts et règlements – devront coller au réel en respectant quelques principes simples. En voici quelques-unes :

– La règle doit être la traduction de nos ambitions associatives et non l’inverse

– La règle se conçoit pour durer et ne vise pas des questions d’ordre conjoncturel,

– La règle doit être en harmonie avec la réalité tangible de la Charte,

– La règle ne doit pas fossiliser notre fonctionnement. Elle doit être dynamique et durable, flexible et agile. Monter une usine à gaz se révèlerait rapidement inapplicable et paralysant.

Toutes sortes de questions sont actuellement soulevées au Conseil d’administration, où les points de vue sont variés. Je veillerai à ce que toutes les options soient argumentées, évaluées, vérifiées du point de vue du droit et débattu, afin de tendre vers un consensus.

Le chapitre 4 de nos réflexions porte sur la communication, interne et externe, et sur les services aux adhérents. Les deux sont largement perfectibles autant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond, la Charte est parfaitement légitime pour mettre en valeur, d’un point de vue patrimonial, la singularité cistercienne sur le continent européen.

Elle doit le faire en son nom propre, mais aussi en association avec le monde de la recherche et le monde éducatif, sans oublier, évidemment, nos liens essentiels avec les communautés cisterciennes de moniales et de moines.

Dans ces domaines, beaucoup d’initiatives sont envisageables. La Charte doit le faire également pour établir ou consolider les liens sur le terrain entre nos abbayes, d’une part, et les élus et la technostructure, d’autre part. Beaucoup trop d’élus locaux sous-estiment la chance qu’ils ont d’avoir une abbaye sur leur territoire, alors qu’elle concoure à la circulation touristique dans des zones qui, sans elle, demeureraient peu fréquentées.

Sur le plan interne, notre besoin de renforcer les échanges entre adhérents est une évidence. Nous avons besoin d’outils pour accompagner la communication à fois verticale et horizontale que nous souhaiterions plus dynamique dans le futur. L’intranet en gestation améliorera la situation, mais ne résoudra pas tout. Les outils, qu’ils soient traditionnels ou numériques, ne se substitueront jamais à la qualité et à l’efficacité des liens humains directs.

Sur le plan de la communication externe, c’est une affaire de choix et de moyens : qui voulons-nous atteindre ? Et pour diffuser quelles informations et quels messages ? Quels supports et quels coûts ? Le dossier est sur la table.

Et comment parler de communication sur le continent européen sans évoquer les langues ? Langues et cultures sont intimement liées. Les cultures émergent toujours dans une aire de proximité définie où la langue joue un rôle essentiel.

Alors que les langues sont par définition structurantes, l’appauvrissement culturel auquel nous assistons en Europe, ajouté à la dilution forcée par l’uniformisation globalisée, doit nous interpeller.

Certes, l’existence de multiples langues en Europe complique nos relations, mais si nous parlions tous le même idiome, il en serait fini de l’échange entre nos singularités qui est le propre d’une dynamique féconde des cultures.

Noyés dans le globish nous accepterions pour universel ce qui n’est jamais que de la pensée stéréotypée.

Voilà pourquoi, je suis favorable à l’usage des langues natives dans le dialogue et les échanges au sein de la Charte. C’est compliqué pour une microstructure associative comme la nôtre, c’est coûteux, mais c’est tout à fait indispensable dans le cadre interculturel européen où nous nous déployons.

En mars, nous nous sommes engagés dans une démarche positive. Si la cohésion de votre Conseil d’administration mérite encore qu’on y veille comme le lait sur le feu, je veux croire, sinon espérer que les intérêts supérieurs de la Charte l’emporteront sur toutes les autres considérations.

Les travaux du CA entamé les 15 & 16 mars ont produit toutes sortes de réflexions. Nous les poursuivrons durant cette année jusqu’à parvenir à des propositions recueillant le consensus le plus large possible.

Dès que ce sera mûr, nous nous tournerons en direction des adhérents lors de réunions régionales que nous organiserons, afin qu’ils réagissent et enrichissent nos propositions, puis nous reviendrons vers vous afin de vous les présenter lors d’une prochaine AG.

Voilà, mes chers amis, le programme qui nous attend et qui vous attend.

Si ce processus est indispensable, au final, sa réussite dépendra de votre implication. Et si aujourd’hui nous sommes fiers de la Charte, mettons toute l’énergie requise pour l’être encore plus demain.

Je vous remercie de votre attention.

Avant de clore mon intervention, j’ai plusieurs informations à vous transmettre.

En premier, trois anniversaires qui marqueront 2018 : les 900e anniversaires des abbayes de Fontenay, de Preuilly et de Trois-Fontaines. Les programmes des différentes manifestations sont sur leurs sites internet respectifs et sur notre site cister.net.

Mon deuxième point concerne notre prochaine notre Assemblée générale ; elle aura lieu en Bretagne. Le lieu central de l’évènement sera l’abbaye de Timadeuc où vit une communauté cistercienne de moines.

Cette assemblée sera organisée par l’association des abbayes cisterciennes de Bretagne membres de la Charte. La date n’est pas encore fixée et nos amis bretons se réunissent en mai prochain pour préparer cet événement, et nous vous en informerons.

 

Echanges

 

Agnès Desjobert (La Prée) demande que tous les adhérents de la Charte aient les noms des coordinateurs d’ateliers :

 

Projets stratégiques et coopérations inter-abbayes Etat du réseau : nos adhérents, notre capacité de financement Fonctionnement – réflexion sur notre organisation et incidences sur nos statuts et nos règles Communication (int. et ext.), services aux adhérents
Armel Huet (Carnoët) Michel Dubuisson (Villers) Laetitia de Montalivet (Loc-Dieu) Agnès Desjobert (La Prée)

 

Présentation des comptes, bilan et budget

 

Le trésorier Gérard Beureux (Clairvaux) présente le compte de résultat, le bilan comptable et fait les commentaires des comptes et du bilan et le budget prévisionnel.

Le Président propose que les cotisations restent inchangées.

Présentation de cister.net

 Le secrétaire Michel Dubuisson présente l’évolution de la fréquentation du site de la Charte.

  • 2012 : 28.539
  • 2013 : 27.976
  • 2014 : 30.518 (+ 9%)
  • 2015 : 38.266 (+ 25%)
  • 2016 : 47.406 (+ 23 %)
  • 2017 : 27.763 visiteurs uniques (- 41%)

L’explication de cette diminution vient d’un changement de la méthode de calcul : l’ancien serveur comptabilisait aussi les robots des moteurs de recherche, le nouveau compte uniquement les vrais visiteurs. Les chiffres sont donc trompeurs. Ainsi, de janvier à mars 2016, le site a attiré 9.294 visiteurs et, de janvier à mars 2017 (date de changement de serveur), 15.875 visiteurs (+ 71 %) !

Depuis l’AG de Noirlac, trois bulletins ont été publiés :

  • Bulletin 27 (juin 2017) : 23 abbayes contributrices – 43 actualités
  • Bulletin 28 (octobre 2017) : 22 abbayes contributrices – 44 actualités
  • Bulletin 29 (mars 2018) : 21 abbayes contributrices – 42 actualités

 

Présentation des nouveaux membres

Le secrétaire présente les nouveaux membres de la Charte arrivés depuis 2017 :

  • Almoster
    • Portugal, Alentejo
    • Eglise en activité
    • 300 visiteurs/an
    • Ouverture sur rendez-vous
    • Organisation de conférences
    • Ligne de Clairvaux
    • Site classé
  • Celas
    • Portugal, Centro
    • 884 visiteurs (2017)
    • Eglise en activité
    • Propriété de l’Etat
    • Organisation de concerts et expositions
    • Fille de Alcobaça (ligne de Clairvaux)
    • Monument classé
  • Bussière-les-Nonains
    • France, Auvergne-Rhône-Alpes
    • Habitation privée, ouverture occasionnelle
    • Fondée en 1188 par les moniales de l’Eclache
    • D’abord abbaye cistercienne de femmes, ensuite prieuré puis exploitation agricole
    • Occupée de façon continue depuis près de 800 ans
  • Staffarda
    • Italie, Piémont
    • Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
    • 000 visiteurs
    • Concerts, expositions, boutique
    • Visites pour adultes et enfants
    • Fille de Tiglieto (ligne de la Ferté)
    • Site classé
  • Rivalta Scrivia
    • Italie, Piémont
    • Eglise paroissiale
    • Ouverte toute l’année
    • Organisation de concerts (4 à 5 par an), expositions, conférences (une fois par semaine, huit mois par an)
    • Ligne de la Ferté
    • Site classé
  • Varnhem
    • Suède, Västergötland
    • Eglise paroissiale luthérienne
    • Vestiges aux alentours
    • Fondée en 1148
    • Fille de Alvastra (ligne de Clairvaux)
    • Organisation de concerts, expositions, conférences
    • Boutique
    • 000 visiteurs/an

 

Vote des résolutions

  • Procès-verbal de l’Assemblée Générale d’avril 2017 : L’Assemblée Générale de l’association Charte européenne des abbayes et sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018 approuve à l’unanimité le procès-verbal de l’Assemblée Générale d’avril 2017 présenté par notre Secrétaire, Michel Dubuisson, et publié dans le Bulletin de la Charte N°67 de juin 2017.
  • Rapport moral : L’Assemblée Générale de l’association Charte européenne des abbayes et sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018 : approuve à l’unanimité le rapport moral du président.
  • Comptes 2017 : L’Assemblée Générale de l’association Charte européenne des abbayes et sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018 approuve à l’unanimité les comptes 2017 présentés par notre Trésorier, Gérard Beureux, certifiés par notre comptable et validés par le Conseil d’administration réuni le 13 avril 2018.
  • Niveau des cotisations 2018 : L’Assemblée Générale de l’association Charte européenne des abbayes et sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018 approuve à l’unanimité la proposition du président, François Launay, de maintenir les cotisations identiques à celles de 2017, validée par le Conseil d’administration réuni le 13 avril 2018.
  • Budget prévisionnel 2018 : L’Assemblée Générale de l’association Charte européenne des abbayes et sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018 approuve à l’unanimité le Budget prévisionnel 2018 présenté par notre Trésorier, Gérard Beureux et validé par le Conseil d’administration réuni le 13 avril 2018.
  • Renouvellement de six administrateurs : les mandats de Maulbronn, Villers, Herkenrode, Clairvaux, La Prée et le Collège des Bernardins sont en renouvellement cette année (représentés par Peter Braun, Michel Dubuisson, Irène Bien, Gérard Beureux, Agnès Desjobert et Christian Barbier) et ces abbayes sont candidates pour un nouveau mandat de trois ans. L’Assemblée Générale de l’association Charte européenne des Abbayes et Sites cisterciens, réunie à l’abbaye de Piedra (Espagne) le 14 avril 2018 approuve à l’unanimité ces renouvellements de mandats.
  • Il résulte de ce renouvellement de mandats pour Michel Dubuisson et Gérard Beureux qu’ils sont confirmés dans leur fonction au sein du Bureau, respectivement comme Secrétaire et comme Trésorier.

 

Divers

  • Information sur les Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe (Route des abbayes cisterciennes)
    • Le secrétaire Michel Dubuisson annonce qu’un rapport intermédiaire d’évaluation a été récemment reçu des Itinéraires culturels, en vue du renouvellement prochain de ce label. Ce processus d’évaluation a commencé à l’été passé et a fait l’objet d’un long échange de questions-réponses demandé par les Itinéraires. Michel Dubuisson a également reçu à Villers en janvier dernier l’évaluatrice venue de Milan dans ce cadre.
    • Michel Dubuisson se rendra avec Ana Pagara (Alcobaça) à Luxembourg le 18 avril prochain pour la fin de ce processus d’évaluation, et présentera à cette occasion les réponses que donne la Charte à ce rapport d’évaluation quant aux différentes recommandations qui y sont formulées
    • Le Conseil de l’Europe transmettra dans les semaines suivantes sa décision sur le renouvellement ou non de ce label pour la Charte.
  • Information sur la prochaine formation des guides et animateurs.
    • Gérard Beureux annonce que la formation 2018 de la Charte se tiendra à Scourmont du mardi 13 novembre en fin de journée jusqu’au vendredi 15 novembre après le petit déjeuner.
    • Des renseignements plus précis seront fournis prochainement.
  • Exposition proposée par Arccis
    • Dominique Mangeot et François Launay sur invitation d’Arccis se sont rendus à Cîteaux à leur AG du 13 mars.
    • Dans ce cadre Arccis a présenté son projet de panneaux d’exposition « Tradition et vie cisterciennes ». Cette exposition a pour but de répondre à la demande faite par quelques abbayes ou sites cisterciens souhaitant disposer de panneaux sur la culture cistercienne pour leurs visiteurs. Elle a été réalisée entièrement par des membres du conseil d’administration d’ARCCIS, et validée par ce même conseil.
    • Les 13 panneaux sont vendus au travers d’une clé USB. 300 € + frais d’impression. Existe uniquement en français. L’exposition est disponible à l’achat. L’achat des panneaux se fait en deux temps : ARCCIS fournit les fichiers numériques ; l’acheteur commande directement les panneaux à l’imprimeur de son choix.
    • Toutes les informations pratiques sont consultables sur ce lien.
    • La clé USB est vendue par ARCCIS au prix de 300 € payables à la commande. Cette clé est à l’usage du seul acheteur ; elle ne peut être ni vendue, ni prêtée à des tiers.
    • Pour toute autre question, il faut s’adresser au secrétariat d’ARCCIS (Association ARCCIS – Abbaye Notre-Dame de Cîteaux – F-21700 Saint Nicolas les Cîteaux. Tél/Fax : [33] (3) 80 61 10 80 secretariat@arccis.org)
  • Edition d’une carte du Bénélux
    • Irène Bien (Herkenrode) annonce qu’à l’initiative de Herkenrode, une carte des abbayes cisterciennes du Bénélux vient d’être éditée.
    • Elle reprend les abbayes cisterciennes habitées et les anciennes abbayes cisterciennes dont d’importants bâtiments ont été préservés. Les bâtiments à l’extérieur des abbayes tels que refuges, fermes, moulins ou granges ne sont pas mentionnés.

Fontfroide organise son premier concours photo

Dans le cadre du thème national l’Art du Partage des Journées Européennes du Patrimoine des 15 & 16 Septembre 2018, l’Abbaye de Fontfroide organise son premier concours photo. Thème : Partage ton abbaye cistercienne. Le concours, gratuit et ouvert à tous, est organisé du 15 juin au 31 juillet 2018. (suite…)

Coat Malouen : exposition d’art contemporain du 28 juillet au 23 septembre 2018

Ouverture du Mardi au Dimanche de 15h à 19H et sur RDV. Entrée gratuite. « Ici », « d’ici », « d’ici là ». « Ac’hann » n’en dit pas plus. Et c’est suffisant pour rêver d’un large mur au premier étage. Dans cet espace en Bretagne. D’un rouge aussi vif que le premier tracé d’une craie blanche qui y éprouve sa liberté. Tout en improvisation. Ici et maintenant. Et là, d’autres dessins, sur papier, de petits formats. Çà et là. Une autre peinture aussi, sur toile de lin, d’un autre rouge, peut-être. D’ici là, une promesse d’abstraction. Tenue et ténue. Vernissage le 28 juillet à partir de 18h. guillaumeguintrand@orange.fr / 02 96 21 42 33 marie-claire.dolghin@wanadoo.fr / 20 96 21 49 13

Zdar : les mois à venir

L’événement le plus attendu est bien sûr le Festival KoresponDance 2018 les 15-17 juillet. Certaines des équipes sont déjà en résidence pour préparer leur spectacle ; une compagnie mexicaine de 10 danseurs et les deux batteurs du Ghana. D’autres sont attendues ces prochains jours pour mettre au point le spectacle qu’ils travailleront avec les jeunes ensembles locaux. Le programme est particulièrement riche, 14 pays de 3 continents présenteront danse contemporaines, nouveau cirque, théâtre et musique. Comme d’habitude le programme offre aux jeunes compagnies un public nouveau et au public la possibilité de développer leur propre créativité artistique à travers les ateliers participatifs. Pour ce qui concerne le Musée et le domaine, outre les activités et ateliers habituels pour le public local, les prochains rendez-vous importants de l’année seront la deuxième édition de la « journée à la campagne », présentation de techniques anciennes et actuelles d’exploitation agricole, forestière et de pêcherie, le 29 septembre, et la « journée de la citrouille » le 27 octobre.

L’automne des Amis de Léoncel : 35e colloque, voyage et marché aux santons

Les Amis de Léoncel lancent cet automne le premier marché aux santons devant l’église abbatiale de Léoncel. Il se tiendra le dimanche 23 septembre de 10 h à 18 h. Les exposants seront tous des artisans créateurs, utilisant la terre et des matériaux naturels. Des animations seront organisées : manipulation de la terre pour les enfants, crèches éphémères, visites commentées de l’abbatiale. Notre 35e colloque aura lieu le samedi 6 octobre à La Vacherie, dans la commune du Chaffal. Un des thèmes abordés sera la présence des moines de La Chaise-Dieu dans les montagnes de Chartreuse et du Vercors. Enfin, nous proposons un voyage vers l’abbatiale bénédictine de Saint-Chef et la ville médiévale de Crémieu le jeudi 11 octobre. Renseignements et inscriptions: http://www.les-amis-de-leoncel.com/

Abbaye de Fontaine-Guérard: « Fête des Potiers », samedi 29 et dimanche 30 septembre

Première grande fête de la poterie à l’abbaye. Grande fête de clôture de la saison 2018. Tout au long du week-end, des potiers de la région et d’ailleurs, professionnels et amateurs avertis, exposeront leurs réalisations dans chaque salle de l’abbaye. Démonstration des techniques de poterie, ateliers enfants et adultes, vente des poteries, restauration, buvette et produits du terroir. Nocturne le samedi soir.

Les escales de l’Epau

L’Abbaye Royale de l’Epau vous ouvre ses portes avec des animations inattendues pour découvrir ou redécouvrir ce joyau du patrimoine sarthois situé aux portes du Mans : visites, ateliers, moments festifs et conviviaux sont au programme. Du dimanche 8 juillet au dimanche 26 août de 15h à 17h l’équipe médiation propose aux visiteurs des ateliers ludiques autour de la période médiévale : impression végétale, héraldique, réinterprétation vitrail, sculpture sur pierre sont au programme. Grimpe dans les arbres le samedi 14 et dimanche 15 juillet 2018 (de 10h à 18h). Explorez le patrimoine naturel de l’Abbaye en vous initiant à la grimpe d’arbre. Encadrée par une professionnelle, cette animation consiste à grimper et à se déplacer dans un arbre pour l’appréhender du pied à la cime. Au-delà du plaisir, cette activité est un excellent moyen pour sensibiliser les plus jeunes à l’environnement. L’initiation est encadrée par Attitudarbre. Réservations conseillées. Tarifs : -de 10 ans gratuit / famille 13€ / ado 3€

La dernière Matinale 2018 à Clairvaux

Elle se tiendra le dimanche 2 septembre à 10h à l’Hostellerie des Dames. Après le désormais traditionnel accueil café-croissant elle sera consacrée tout d’abord à une conférence de Delphine Yagüé sur le Troyen Rachi (c.1040-1105) célèbre commentateur du Talmud et grande figure de la Champagne médiévale, puis à un concert donné par Corinne Sertillanges (soprano) et Jean-Pierre Griveau (harmonium) : “Musiques profanes et sacrées du 19e siècle”. Entrée 10 €. Renseignements au 03 25 27 52 55.